La Salle commune

Kinan écoutait tranquillement son amie, sa bière commençant a faire effet. Il en avait bien besoin, cela faisait comme une éternité qu'il n'avait pas bu un verre.
"Un homme bête tu dis ? Haha. C'est pas le premier idiot qui aura foulé ces terres, il ne sera pas perdu."
Elle n'allait pas bien. Avec ce qu'elle avait vécu, c'était normal. Et puis c'est pas comme si elle avait une grande habitude de l'alcool. Il posa lentement sa main sur la sienne.
"Hey. Les gens ici sont déroutés. Déracinés. Ne le prend pas pour toi, hein ? On ne peut pas plaire a tout le monde."
Il la retira rapidement, il ne voulait pas s'imposer.
"Enfin, si il faut vraiment que je botte des fesses, je botterais des fesses, hein!"

Elle ne pu s'empêcher de rire à la dernière phrase de Kinan, à laquelle elle ne s'attendait pas du tout.

A près l'orage le soleil revient toujours. Heureusement que tu es là Kinan.

Elle repoussa le verre vide devant elle. Elle se tourna vers le blondinet:

Et si on allait tester cette recette que Roger vient de m'apprendre? J'aimerai remercier comme il se doit tous les Entremondiens qui m'ont aidé à réparer ma maison.

Elle entendit alors Malentir remercier Roger.

Vous pourriez peut être venir avec nous?

Alors que machinalement, Malentir écoutait son environnement et formait des théorie dans sa tête, un événement inhabituelle survient : on l'interpela.
La déclaration surprise de Maïwen fît sursauter le dragon sur sa chaise. Son regard se tourna rapidement vers la jeune femme.
Aussi vite qu'il le pus, il reprise son visage calme et impassible, il ne pouvait paraitre surprise aussi facilement, ça aurait été vexant.

Hmm, je pense pouvoir vous accorder un peu de mon temps. Dit-il à la limite de condescendance.

En vérité, Malentir était ravis d'avoir quelque chose de concret à faire et l'invitation de la femme en robe lui faisait plaisir. Mais un dragon ne pouvait montrer une tel reconnaissance envers un mortel. C'était inconvenable.

- Heureusement que tu es là Kinan.

Qu'il était rare pour Kinan d'entendre cela.

"Une recette ? Oh, tu me met déjà l'eau a la bouche, j'ai tELLEMENT FAIM."

Puis-il entendu que Maïwen invitait quelqu'un chez elle avec eux. Kinan aurait préféré être seul avec son amie pour comprendre ce qui n'allait pas chez elle mais, que voulez-vous ? Elle a un grand coeur.

"Qu'attendons-nous ? Allons-y !" dit il dans un grand sourire.

Armand referma la porte et descendit promptement dans la salle commune. N'ayant pas même pris le temps d'ouvrir les rideaux tirés de sa chambre, il n'avait pu ni se rendre compte de l'ouverture de la fenêtre, ni acquérir une quelconque notion de l'heure.
En pénétrant dans la grande salle, il fut surpris de la désertion des lieux. Le silence lui-même semblait étrangement peu à l'aise d'occuper ainsi à lui seul un lieu d'habitude si propice aux rencontres et à l'animation qui en résulte. Et tandis qu'Armand traversait la salle en quête d'une quelconque présence, son esprit se perdait dans d'étranges et vains calculs visant à prévoir le temps qu'il avait passé à dormir. L'âtre luisait encore, les torches n'étaient pas éteintes.
Armand se dirigea vers le comptoir.

- Hum. Bonjour ?

Le tavernier passa la tête depuis l'arrière boutique.

- Tiens ! Déjà ? Hé bien, on peut dire que vous avez une sacré descente, vous !
- Je... Je suis confus de vous avoir ainsi importuné, et ...
- Oh, j'en ai vu d'autres, croyez-moi ! N'en parlons plus.
- Soit. Je vous remercie.

Armand jeta un coup d'œil circulaire sur la salle vide de tout client.

- Pardonnez ma curiosité, mais... Où sont donc partis les gens qui se tenaient là ? Aurais-je dormi si longtemps ?
- Ah non, c'est plutôt le contraire ! Ils sont partis presque aussitôt après que vous êtes monté. Ça doit faire quelques heures maintenant.
- Oh. Bien. Et sauriez-vous m'enseigner l'endroit où s'est rendue Madame Maïwen ? Je me dois de la remercier... et elle m'avait proposé de me guider vers l'armurerie...
- Vous êtes sacrément curieux. Enfin, je suppose que je peux vous renseigner : ils sont tous partis vers sa maison qui vient d'être construite. C'est à quelques rues de là. Mais vous savez, je peux aussi vous indiquer l'emplacement de l'armurerie, ce n'est pas très loin.

Armand hésitait. Non pas qu'il doutait que les renseignements de l'aubergiste, additionné à son sens de l'orientation, puisse lui permettre de trouver l'armurerie seul. Il se demandait simplement si,  d'emblée, partir ainsi en loup solitaire pour servir ses propres intérêts ne pouvait pas le mettre en défaut auprès des autres. En ce monde encore inconnu, il pouvait être prioritaire d'acquérir le plus de connaissances possibles...


(Que faire ? Les armes ou le savoir ? Ah, d'ordinaire, pareil choix ne se poserait même pas, j'aurais choisi d'apprendre. Mais je ne sais quel malaise m'habite encore depuis mon réveil... Et puis ce bras, ce bras, toujours plus désarmé !)



1-3 : Non, décidément, les armes ne sont pas prioritaires. Mieux vaut connaître les éventuelles menaces avant de les affronter.
4-6 : Non, décidément, il ya des choses qui clochent ici. Mieux vaut s'équiper et tenter tant bien que mal de croiser le fer du bras gauche.

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